Apprendre à conter avec le dessin
C’est avec des petits pictogrammes / BD que j’ai animé l’apprentissage et ma restitution d’un conte auprès d’un groupe de 6 enfants.
De septembre à novembre 2021, j’ai participé à une animation auprès d’enfants en difficulté familiale. Il s’agissait d’amener les enfants à CONTER. Non, pas calculer, ils ont des maîtresse pour cela. Raconter des histoires. 6 enfants et une histoire assez longue d’un homme qui se nourrit de femme qu’il demande en mariage et disparaissent pour toujours… Un jour, l’une d’elle trouve le moyen de rester en vie et de lui changer l’appétit !
L’histoire a été divisée en 6 et chacun devrait en raconter une partie tout en ayant en tête l’ensemble de l’histoire. En soi les éléments et l’enchaînement de l’histoire est complexe et il est important que chacun sache où il commence et où il s’arrête (au risque de conflit et frustration). Et pour compliquer la chose, certain enfants n’était pas là à toutes les séances. Fait qui ne dépend pas d’eux donc pas question de mettre double peine ! Bref, le dessin s’est révélé un très précieux allié car il a permis aux enfants de mémoriser l’histoire, de se repérer dedans… et de gagner confiance en eux. Un des enfants nous a conté devant 8 personnes deux parties entières (il manquait un des enfants) avec brio, cohérence et petits détails à lui! L’animatrice du centre nous a dit qu’il n’arrivait pas à réciter sa poésie devant la classe, elle n’en revenait pas. Moi si : il avait l’aide mémoriel et la liberté de la formulation. J’étais heureuse pour lui car il avait ému aux larmes l’assistance entière.
Le dessin, simple et schématique a permis d’introduire un autre élément du conte : il ne s’agit pas d’apprendre par cœur son texte mais de restituer la trame d’une histoire. La mise en contexte, les détails choisis par le conteur et sa formulation sur le moment va donner à l’histoire une teinte unique. Lorsque j’ai dessiné les personnages, un des enfants voulait que je fasse un Ogre et une fillette voulait que la femme soit habillée comme une princesse. J’ai donc expliqué la différence entre des informations indispensable à la compréhension de l’histoire – par exemple l’homme devrait être beau pour séduire et se marié – et les détails que le narrateur choisi d’ajouter pour contextualiser. De plus, un dessin détaillé ou complexe n’aurait pas aider à la mémorisation.
